GÉNÉRATION SPONTANÉE
GÉNÉRATION SPONTANÉE OU PRIMITIVE. Generatio spontanea sus primitiva. ZOOL.
-Toutes les questions qui touchent à l'essence des choses ont, dès l'origine des
sociétés humaines, partagé les philosophes en deux camps ; et l'observation
attentive des faits, les progrès des lumières, les longues discussions, n'ont
pas avancé la solution de ces grands problèmes. Les deux sectes existent
toujours, et plus l'une affirme, plus l'autre met de persistance à nier. Par
vanité et par orgueil, on ferme les yeux sur les faits les plus évidents, et de
part et d'autre on tombe dans l'exagération. Toutefois l'avantage reste aux
hommes qui ne se laissent dominer par aucune idée préconçue, qui n'estiment une
théorie que ce qu'elle vaut et n'hésitent pas à abandonner une opinion erronée
en présence d'un fait révélateur. Mais il en est des théories humaines comme de
toutes choses : chacune d'elles a son temps ; et suivant que la science a pour
chefs et représentants des hommes de l'une ou l'autre école, la théorie qu'elle
défend triomphe ou succombe, pour renaître avec les mêmes chances de succès ou
de ruine. Entre ces deux opinions extrêmes, il reste le scepticisme rationnel,
si rare, et pourtant si utile en philosophie comme en science ; et la science
vraie n'est autre que la véritable philosophie, son but unique et exclusif en
dehors duquel elle devient une chose vaine et stérile, propre à amuser le
désoeuvrement et sans aucune utilité. C'est la philosophie qui refond et remanie
les théories
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